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Nom du chant: Jayati Te 'Dhikaṁ Janmanā Vrajaḥ

Nom officiel: Gopi Gitam (Le chant de séparation des Gopis)

Enoncé par: Satyavrata Muni lors d'une conversation avec Nārada Muni

Auteur: Vyasadeva

Nom du livre: Bhagavata Purana

(Section: 10ème Chant Chapitre 31 Versets 1 à 19)

(1)
gopya ūcuḥ
jayati te 'dhikaṁ janmanā vrajaḥ
śrayata indirā śaśvad atra hi
dayita dṛśyatāṁ dikṣu tāvakās
tvayi dhṛtāsavas tvāṁ vicinvate

Les gopīs dirent: Ô bien-aimé, Ta naissance sur la terre de Vraja l'a rendu extrêmement glorieuse, et ainsi Indirā, la déesse de la fortune, réside toujours ici. Ce n'est que pour Ton bénéfice que nous, Tes servantes dévouées, maintenons nos vies. Nous T'avons cherché partout, alors montre-Toi à nous.

(2)
śarad-udāśaye sādhu-jāta-sat-
sarasijodara-śrī-muṣā dṛśā
surata-nātha te 'śulka-dāsikā
vara-da nighnato neha kiṁ vadhaḥ

O Seigneur d'amour, en beauté Ton regard surpasse la spirale du lotus le plus fin et le plus parfaitement formé dans l'étang d'automne. O Toi qui accordes des bénédictions, tu tues les servantes qui se sont données à toi librement, sans aucun prix. N'est-ce pas un meurtre?


(3)
viṣa-jalāpyayād vyāla-rākṣasād
varṣa-mārutād vaidyutānalāt
vṛṣa-mayātmajād viśvato bhayād
ṛṣabha te vayaṁ rakṣitā muhuḥ

O Toi la plus grande des personnalités, Tu nous as sauvés à maintes reprises de toutes sortes de dangers — de l'eau empoisonnée, du terrible mangeur d'hommes Agha, des fortes pluies, du démon du vent, de la foudre ardente d'Indra, du démon taureau et du fils de Maya Dānava.

(4)
na khalu gopīkā-nandano bhavān
akhila-dehinām antarātma-dṛk
vikhanasārthito viśva-guptaye
sakha udeyivān sātvatāṁ kule

Tu n'es pas réellement le fils de la gopī Yaśodā, ô ami, mais plutôt le témoin qui demeure dans le cœur de toutes les âmes incarnées. Parce que le Seigneur Brahmā a prié pour que Tu viennes protéger l'univers, Tu es maintenant apparu dans la dynastie Sātvata.

(5)
viracitābhayaṁ vṛṣṇi-dhūrya te
caraṇam īyuṣāṁ saṁsṛter bhayāt
kara-saroruhaṁ kānta kāma-daṁ
śirasi dhehi naḥ śrī-kara-graham

O meilleur des Vṛṣṇis, Ta main de lotus, qui tient la main de la déesse de la fortune, accorde l'intrépidité à ceux qui s'approchent de Tes pieds par peur de l'existence matérielle. O amant, s'il Te plaît, place cette main de lotus exauçant les vœux sur nos têtes.

(6)
vraja-janārti-han vīra yoṣitāṁ
nija-jana-smaya-dhvaṁsana-smita
bhaja sakhe bhavat-kińkarīḥ sma no
jalaruhānanaṁ cāru darśaya

O Toi qui détruis la souffrance du peuple de Vraja, ô héros de toutes les femmes, Ton sourire brise le faux ego de Tes dévots. S'il Te plaît, cher ami, accepte-nous comme Tes servantes et montre-nous Ton beau visage de lotus.

(7)
praṇata-dehināṁ pāpa-karṣaṇaṁ
tṛṇa-carānugaṁ śrī-niketanam
phaṇi-phaṇārpitaṁ te padāmbujaṁ
kṛṇu kuceṣu naḥ kṛndhi hṛc-chayam

Tes pieds de lotus détruisent les péchés passés de toutes les âmes incarnées qui s'y abandonnent. Ces pieds suivent les vaches dans les pâturages et sont la demeure éternelle de la déesse de la fortune. Puisque Tu as une fois mis ces pieds sur les capuchons du grand serpent Kāliya, S'il Te plaît, place-les sur nos poitrines et arrache la convoitise dans nos cœurs.

(8)
madhurayā girā valgu-vākyayā
budha-manojshayā puṣkarekṣaṇa
vidhi-karīr imā vīra muhyatīr
adhara-sīdhunāpyāyayasva naḥ

O Toi dont les yeux sont de lotus, Ta douce voix et Tes paroles charmantes, qui attirent le mental de ceux qui sont intelligents, nous rendent de plus en plus perplexes. Notre cher héros, ravive Tes servantes avec le nectar de Tes lèvres.

(9)
tava kathāmṛtaṁ tapta-jīvanaṁ
kavibhir īḍitaṁ kalmaṣāpaham
śravaṇa-mańgalaṁ śrīmad ātataṁ
bhuvi gṛṇanti ye bhūri-dā janāḥ

Mon Seigneur, le nectar de Tes paroles et le récit de Tes activités sont la vie et l'âme de ceux qui sont toujours malheureux dans le monde matériel. Ces récits, transmis par des êtres très élevés, abolissent toutes les réactions dues à des actes pécheurs. Quiconque écoute ses narrations reçoit les plus haut bienfaits. Rapportées dans le monde entier, elles sont pleines de puissance spirituelle. Ceux qui répandent le message de Dieu sont sans aucun doute les plus généreux des bienfaiteurs.

(10)
prahasitaṁ priya-prema-vīkṣaṇaṁ
viharaṇaṁ ca te dhyāna-mańgalam
rahasi saṁvido yā hṛdi spṛśaḥ
kuhaka no manaḥ kṣobhayanti hi

Tes sourires, Tes regards doux et affectueux, les divertissements intimes et les conversations confidentielles que nous avons eues avec Toi, tout cela est propice à la méditation, et ils touchent nos cœurs. Mais en même temps, ô trompeur, ils agitent beaucoup nos esprits.

(11)
calasi yad vrajāc cārayan paśūn
nalina-sundaraṁ nātha te padam
śila-tṛṇāńkuraiḥ sīdatīti naḥ
kalilatāṁ manaḥ kānta gacchati

Cher maître, cher amant, lorsque Tu quittes le village des pâtres pour garder les vaches, nos esprits sont troublés par la pensée que Tes pieds, plus beaux qu'un lotus, seront piqués par les cosses de céréales hérissées, l'herbe et les plantes rugueuses.

(12)
dina-parikṣaye nīla-kuntalair
vanaruhānanaṁ bibhrad āvṛtam
ghana-rajasvalaṁ darśayan muhur
manasi naḥ smaraṁ vīra yacchasi

A la fin de la journée Tu nous montres à plusieurs reprises Ton visage de lotus, couvert de mèches de cheveux bleu foncé et abondamment poudré de poussière. Ainsi, ô héros, Tu suscites dans nos esprits de vifs désirs.

(13)
praṇata-kāma-daṁ padmajārcitaṁ
dharaṇi-maṇḍanaṁ dhyeyam āpadi
caraṇa-pańkajaṁ śantamaṁ ca te
ramaṇa naḥ staneṣv arpayādhi-han

Tes pieds de lotus, qui sont adorés par le Seigneur Brahmā, réalisent les désirs de tous ceux qui se prosternent devant eux. Ils sont l'ornement de la terre, ils donnent la plus haute satisfaction, et en période de danger ils sont l'objet approprié de méditation. Ô amant, ô destructeur de l'anxiété, s'Il Te plaît, mets ces pieds de lotus sur nos poitrines.

(14)
surata-vardhanaṁ śoka-nāśanaṁ
svarita-veṇunā suṣṭhu cumbitam
itara-rāga-vismāraṇaṁ nṛṇāṁ
vitara vīra nas te 'dharāmṛtam

ô héros, diffuse-nous généreusement le nectar de Tes lèvres, qui exalte le plaisir conjugal et triomphe du chagrin. Ce nectar est savouré par Ta flûte retentissante et fait oublier tout autre attachement.

(15)
aṭati yad bhavān ahni kānanaṁ
truṭi yugāyate tvām apaśyatām
kuṭila-kuntalaṁ śrī-mukhaṁ ca te
jaḍa udīkṣatāṁ pakṣma-kṛd dṛśām

Quand Tu pars dans la forêt pendant la journée, une infime fraction de seconde devient comme un millénaire pour nous parce que nous ne pouvons Te voir. Et même quand nous pouvons contempler avec avidité Ton beau visage, si beau avec sa parure de mèches bouclées, notre plaisir est entravé par nos paupières, qui furent façonnées par le créateur insensé.

(16)
pati-sutānvaya-bhrātṛ-bāndhavān
ativilańghya te 'nty acyutāgatāḥ
gati-vidas tavodgīta-mohitāḥ
kitava yoṣitaḥ kas tyajen niśi

Cher Acyuta, Tu sais très bien pourquoi nous sommes venues ici. Qui d'autre qu'un tricheur comme Toi abandonnerait les jeunes femmes qui viennent le voir au milieu de la nuit, enchantées par le chant sonore de Sa flûte? Rien que pour Te voir, nous avons complètement rejeté nos maris, enfants, ancêtres, frères et autres parents.

(17)
rahasi saṁvidaṁ hṛc-chayodayaṁ
prahasitānanaṁ prema-vīkṣaṇam
bṛhad-uraḥ śriyo vīkṣya dhāma te
muhur ati-spṛhā muhyate manaḥ

Nos esprits sont à plusieurs reprises déconcertés lorsque nous pensons aux conversations intimes que nous avons eues avec Toi en secret, nous ressentons la montée du désir dans nos cœurs et nous nous souvenons de Ton visage souriant, de Tes regards amoureux et de Ta large poitrine, le lieu de repos de la déesse de la fortune. Ainsi, nous éprouvons le désir le plus aigu pour Toi.

(18)
vraja-vanaukasāṁ vyaktir ańga te
vṛjina-hantry alaṁ viśva-mańgalam
tyaja manāk ca nas tvat-spṛhātmanāṁ
sva-jana-hṛd-rujāṁ yan niṣūdanam

O Bien-Aimé, Ton apparence de toute heureuse fortune vainc la détresse de ceux qui vivent dans les forêts de Vraja. Nos esprits aspirent à Ton association. S'Il Te plaît, donne-nous juste un peu de cette médecine, qui contrecarre la maladie dans le cœur de Tes dévots.

(19)
yat te sujāta-caraṇāmburuhaṁ staneṣu
bhītāḥ śanaiḥ priya dadhīmahi karkaśeṣu
tenāṭavīm aṭasi tad vyathate na kiṁ svit
kūrpādibhir bhramati dhīr bhavad-āyuṣāṁ naḥ

Ô cher bien-aimé! Tes pieds de lotus sont si doux que nous les posons doucement sur nos seins, craignant que Tes pieds ne soient blessés. Notre vie ne repose qu'en Toi. Nos esprits, par conséquent, sont remplis d'anxiété que Tes tendres pieds pourraient être blessés par des cailloux pendant que Tu vagues sur le chemin forestier.

Traduit par Rasalila Devi Dasi

Relue et corrigée par Narayani Devi Dasi